FRIC-FRAC - le cinéma d'avant-guerre et de naguère

Quand le cinoche franchouillard était du cinoche et pas seulement une pompe à fric (frac), un produit support de vente de Coca et autres pop-corn avec force trucages numériques, violence et coucheries ou des succédanés de "one-man-show" d’humoristes de basses ceintures, ou des exposés sociétaux moralisateurs orientés prosélytisme...

Ici, l'adaptation d'une pièce de théâtre de boulevard d'un comique bon enfant, avec une intrigue simplette, un tantinet farfelue, des personnages d'un autre âge et un jeu caricatural. Bref, du cinoche 100% pur jus, sans "ogm" ni... images de synthèse!

Arletty y surjoue avec outrance mais cela fait partie... du jeu - d'avant-guerre et de naguère. Fernandel et Simon se lâchent sans état d'âme, manifestement jetés en vol libre devant la caméra (et ils excellent dans ces exercices de haute voltige). Quelques bons moments naturalistes à l'image des deux monstres sacrés s'acoquinent avec de faux raccords sur "l'énergie" des protagonistes aux changements de plans (les interruptions de prises de vue sautent aux yeux).

Tout cela a le goût de terroir des studios de jadis, la saveur des plats mijotés dans les gamelles* de grand-mère et le charme discret de la non bourgeoisie des cinémas de quartier!

Intérieurs tournés aux studios d'Épinay (anciennement studios Éclair) en Seine-Saint-Denis.

* Gamelles : terme d'argot professionnel pour désigner un projecteur de studio ou de théâtre.